jeudi 23 octobre 2008

Dar Hassan Pacha


Ce palais fut construit vers 1790/1791 par Hassan Bacha El Khaznadji (Pacha Hassan le Trésorier) qui occupait alors les fonctions de ministre des finances du Dey d'Alger Mohammed Ben Othman (rêgna de 1766 à 1791).
Comme témoignage du passé, ce palais mauresque garde le nom à nos jours du Pacha Hassan. Il est situé face à Dar Aziza et jouxte la Mosquée Ketchaoua. Il faut noter qu'à l'époque le ministre Hassan Bacha pour s'assurer la proximité de sa fille Kh'daouedj avait acquis ce qu'on l'on nomme aujourd'hui le Palais de la Princesses Kh'daouedj, monument non moins célèbre que celui que nous décrivons ici.



Assez bien conservé grâce à de longue restaurations, ce palais ne ressemble toutefois pas à ce qu'il fût à l'origine et ce du fait des modifications apportées à sa façade lorsqu'il servait de Palais d'hiver au gouverneur français d'Alger entre 1839-1841. Hôtel d'hôtes célèbres, le lieu garde l'esprit du passage de NAPOLÉON III (1860 et 1865) ainsi que celui du Président Emile LOUBET (1903).
Ce monument de la mémoire algéroise abrita notamment le Ministère des Affaires religieuses dans les années 1990.



Une belle description de l'aménagement intérieur faite dans le quotidien el watan nous indique que l'ancienne porte est située dans la rue rue Cheikh El Qanaïde Soudan (ex. rue du Soudan). La porte est encore ornée d’un encadrement de pierres  Des fenêtres ogivales et un portail à colonnes de marbre jaspe y furent aménagés.
La somptueuse résidence pour sa part est composée de trois niveaux surélevés par un menzah (une terrasse). Le vaste patio central est surplombé par une verrière permettant à la belle lumière d'Alger de faire chanter l'édifice. Les murs sont encore recouverts de plaques de faïence de Delft. D’autres carreaux sont d’origine italienne. Le second niveau accessible par par un escalier est entouré d’une balustrade en boiserie ajourée. Tout autour, se disposent des pièces. L’étage supérieur qui abrite une grande salle vitrée était réservée au dey. Il y accueillait ses hôtes distinctifs. Les murs y sont décorés d'un émail de Delft, d’Italie et de Tunisie qui datent du XVIe siècle ce qui laisse penser que les éléments de décorations proviendraient d'autres palais. Le Diwan (conseil) se tenait dans le palais de la Djenina, un élement de la ville aujourd’hui disparu.

Le palais est classé Monument historique le 01/02/1982 (J.O.n° 10 du 14/ 03/ 1982)