dimanche 27 janvier 2008

El Casbah (La citadelle) ou Dar El-Soltane



Constitué d'un ensemble datant du XVIe siècle, ce joyeau architecturale s'étend sur 1,5 hectares. C 'est bien une mini-ville qui s'offre à la visite pour nous faire revivre la régence d'Ager.
En effet, ce lieu en cours de restauration et classé au patrimoine mondial par l'Unesco en 1992, fût pour la première fois le lieux de la régence d´Alger sous le régne de Ali Khodja. C´est dans un climat d´insécurité, suite à l´assassinat de plusieurs régeant d'Alger et craignant pour sa vie, que l´avant dernier Dey d'Alger s'y installa nuitamment fuyant l'insécurité du palais de la Jenina.

Le citadelle s'organisait alors autour de quartiers délimitant la vie officielle de la vie privée du Régent d'Alger. Ainsi, dans la partie est l'on peut retrouver le palais, une poudrière et les quartiers de résidences des beys, au centre et protégeant le harem situé à l'ouest s'étend le quantiers de janissaires. Le Régent disposait alors de sa mosquée privée.



In Histoire des Colonies Francaises, Tome2 , Augustin Bernard, Libraire Plon
En cette citadelle, le dey d'Alger recevait les beys du Titerri, du constantinois et de l'ouest pour percevoir l'impôt.

Ce lieu fût occupé par la suite par le Dey Arroudj Hussein qui fût le dernier gouverneur turc d´Alger à y habiter. Son régne sera marqué par le fameux "coup de l´éventail", prétexte français à l´occupation de l´Algerie qui durera 130 ans.

Juste aprés l´occupation francaise, les appartement du Dey seront occupé par le Général en Chef de l´Armée et 1847 le Harem sera transformé en État Major et en Intendance Générale de l' Armée avant d'être occupé par des tailleurs et des cordonniers. Le Corps de Garde des janissaires sera pour sa part occupé par les Cantiniers de l' Armée. La Mosquée du Dey sera transformée en chambrées pour artilleurs et le Djamaa el barani, petite mosquée jouxtant la citadelle servit au casernement avant d'être consacrée Eglise sainte croix.



Vue de l´intérieur de la Porte de la Casbah (au loin Djamaa barani)

Le coeur de la CASBAH sera par la suite éventrée et défigurée par le percement de l' avenue du Maréchal de Bourmont qui reliera la haute casbah à la route menant au Fort l'Empereur dit aussi Bordj Moulay hassen ou Bordj el Taous (le fort des paons).

Les bâtiments de la citadelle, dégradés furent par la suite transformés en Caserne d´Orléans et en hôpital militaire. De nombreux soldats inscrives alors des messages encore visibles dans la pierre et les murs de la citadelle. En 1930, La mosquée du Dey est transformée en musée historique d´Alger (Musée Franchet d´Esperey).

Après 1962, la citadelle elle est laissée aux mains des squatteurs. Plus de 200 familles l'habiteront sans autorisation, avec toutes les conséquences que ça peut avoir sur la conservation du site.

El Djamaa el Barani, mosquée destinée essentiellement a accueillir les gens de passage à Alger recouvre sa vocation de mosquée.

En 2001, d´importants travaux de réhabilitations serotn entreprises sur les zones ou le dey percevait l´impôt ainsi que sur le harem, la mosquée des yanissaires. Les étables abriteront par ailleurs une galerie d´art au début des années 2000.


Vue de la mosquée du Dey

Aujourd'hui, ce Palais qui a fait l'objet d'une réhablilitation partielle, trône toujours au dessus de la casbah, coincé enter la maisond 'arrêt de Serkadji, la haute casbah et lacaserne du ministère de la défense. Dans la partie non estaurée, des lambeaux de mosaïques habillent encore les murs, quelques colonnes torsadées en tuff résistent derrière une épaisse couche de béton posée plus tard par les français. A cet ensemble classé 20 millions d´euros devrait être affectés pour achever sa restauration.


Photographie de Sébastien Cailleux

jeudi 10 janvier 2008

El Peñon, l'ancien fort Espagnol


En 1510, après la prise de Bejaïa par les Espagnols, Alger devient tributaire de l'Espagne catholique et lui livre un des îlots qui barrent le port pour échapper à la destruction. C’est D. Diego de Vera, commandant de la flotte de la Méditerranée qui fut chargé d’occuper la petite île des Beni-Mezrena (El Peñon de Argel, comme l’appelaient les Espagnols) et d’y bâtir une forteresse en 1510.
C’est donc avec le consentement des habitants d’Alger, qui fournirent les matériaux nécessaires et travaillèrent même avec les soldats espagnols que ce château fut construit. Contrainte, en 1511, El-Djazaïr signera un traité reconnaissant l'autonomie du Penon. La perte progressive de l'autorité de la ville devant l'occupation du Penon par les Espagnols sera alors sentie de manière rude.

Après la mort de Ferdinand V dit le catholique en 1516 et pour échapper au traité qui engageait Alger à payer un tribu annuel à l’Espagne, Selim Ettuemi fait appel au corsaire ottoman d’origine grec Arroudj Barberousse pour les déloger. Après de nombreuses tentatives de reconquête, ce dernier cédera le pouvoir à son frère Khayr al-Din qui treize ans plus tard en 1529/1530 détruira le Penon grâce à son artillerie.


La forteresse du Peñon fut ainsi rasée à l’exception de deux tours. Une partie des occupants espagnoles fut tuée l’autre aura été réduite à l’état d’esclave. Des chrétiens furent alors enrôlés pour s’occuper à combler le canal entre l’île et la terre ferme et former un Môle de 200 mètres, large de 25 mètres et haut de 4 mètres. Le môle marquait alors le début du port de guerre de la Régence. En 1541, sous le gouvernement de Hassan Pacha une tour qui abrite l'actuel Phare fut construite sur les ruines du Penon.


Le môle connaîtra de nombreuses modifications au cours de la présence ottomane et française pour devenir l'actuelle Amirauté. Celle ci abrite aujourd'hui une caserne de la marine.

mercredi 2 janvier 2008

La grotte refuge de Miguel de Cervantès


Un élément naturel historique de la banlieue de la Médina D’El-Jazair au 16éme siècle est la grotte refuge du prestigieux écrivain espagnol Miguel de Cervantès (1547-1616), auteur de l'immortel roman "Don Quichotte de la Manche", édité en 1605.
Cette grotte toujours accessible est située dans la commune de Belouizdad (Alger) où elle est nichée dans un creux de la falaise qui domine la plage de la baie d’Alger.

La restauration et l'aménagement de ce lieu naturel et historique ont été récemment réalisés grâce au mécénat de la société Espagnol Repsol. Ce lieu dont s’est inspiré l’écrivain dans ses écrits est composé de 4 parties distinctes: la grotte, préservé dans un état proche de son origine, l'abri, le balcon offrant une vue féerique sur la baie d'Alger et l'esplanade. Ce dernier lieu fut aménagé par le passé pour en rendre l'accès plus facile. En son milieu est érigée, grâce à la communauté espagnol algéroise, une stèle depuis 1887 en hommage au captif d'Alger.



(Photo de Fellous amina)

Miguel de Cervantès a passé cinq ans à Alger, après avoir été capturé le 26 septembre 1575 alors qu’il était de retour vers l’ Espagne à bord de la galère Sol après son séjour de Naples. Une flottille turque commandée par Arnaut Mamí (ie. Mami l'Albanais), le fit prisonnier avec son frère Rodrigo alors qu’ils naviguaient à hauteur de la Costa Brava. Ramenés à Alger, Cervantès est attribué en tant qu'esclave au grec Dali Mamí. Le fait de trouver en sa possession les lettres de recommandations qu'il portait de la part de don Juan d'Autriche et du Duc de Sessa fit penser à ses geôliers que Cervantes était quelqu'un de très important et qu’en échange ils pourraient obtenir une bonne rançon. Le prix de sa libération fut fixé à Cinq cent écus d’or. Au cours d’une deuxième tentative de fuite, Cervantes ainsi que ses compagnons devaient se cacher dans la grotte en attente d'une galère espagnole qui viendrait les récupérer sur la plage d’Alger. La galère qui tenta de s'approcher deux fois de la plage fut prise par les gardes du roi d’Alger Hassan Pacha. Découvert Cervantès fut alors mis sous surveillance.


De retour dans son Pays après le rachat de sa liberté par le Trinitaire Juan Gil en 1580, il se consacrera à l'écriture jusqu’à sa mort en 1616.